Jusqu'en 1765, l'édition japonaise des "images de calendriers" (daishô-goyomi), était un monopole d'Etat. Avant l'introduction du calendrier grégorien, le nombre de jours dans le calendrier lunaire variait. La prévision des mois courts et des mois longs facilitait les autres calculs calendaires. Des images plus luxueuses, éditées en grand nombre, se répandirent ensuite au Nouvel An. Elles annonçaient, parfois sous forme de rébus, les mois longs de l'année. Les chiffres, assimilés à des motifs décoratifs, étaient à découvrir dans l'image. Ces estampes s'inspiraient de la culture traditionnelle, des symboles de chance et de longévité, des sept dieux du bonheur, des légendes chinoises, des haikai que les artistes transposaient en images, des scènes de la vie quotidienne.

Histoire de chasseur (dernière)
Il était outilleur à la Fiat de Turin, il réparait les machines. Il ne prenait pas ses vacances comme tout le monde au mois d'août. Il aimait travailler l'été, quand les autres étaient en congés, il s'arrêtait en octobre. Il ne partait pas avec sa famille. Sa passion était la chasse. En octobre il prenait, avec son chien moitié braque moitié griffon, un train qui les acheminait jusqu'à un village de Bohême. Là-bas on le connaissait, il descendait dans une petite auberge, ça faisait des années qu'il venait: il prévenait toujours de son arrivée par une carte postale - "salutations à bientôt !" - il était attendu. Il s'était lié avec les habitants, chasseurs aussi. Mais lui, il chassait seul dans les bois avec son chien. On se racontait les partie le soir, au café, on oubliait tout le reste. Cette année-là, le troisième jour, il leva une bécasse blanche. Toute blanche dans les bois d'automne. Il chassait depuis l'adolescence, c'était la première fois qu'il tombait sur une bécasse blanche.
- Pourquoi n'as tu pas tiré? , demandèrent ses camarades le soir à la table de l'auberge, - Je n'ai pas eu le coeur à le faire. Je veux la revoir.
Le lendemain il la revit, le surlendemain aussi. Mais le jour suivant ni son chien ni lui ne reparurent au village et on n'entendit plus jamais parler d'eux.

Dialogue avec les morts

Au milieu même de la longue nuit de décembre, par les escaliers déserts, par les salles désertes, aux flambeaux éteints, aux flambeaux renversés, il quitta le château sous l'habit du voyageur.