Le samedi 21 août 1971,
Jean-Patrick Manchette écrit: Je me suis abonné au Chasseur français, la lecture du numéro d’août m’ayant ravi comme un mélange d’Almanach Vermot et de documentation sur les bêtes, les techniques de chasse, l’usage des armes, la vie à la campagne, et un certain esprit français provincial et économiquement faible qui correspond à une des veines que je souhaite exploiter dans mes livres policiers.

Il est facile d'imaginer que les catafalques sur pilotis qui jalonnent les campagnes de Galice et des Asturies, contiennent chacun un corps allongé, une sorte de gisant - un mort, un endormi, un rêveur - qui depuis des siècles respire derrière les lattes ajourées de ces architectures délicates, rustiques et belles. On est du coup surpris d'apprendre que ces hórreos (horru en asturian) en bois, en brique, en pierre, sur leurs piliers ou pegollos, servent à stocker, le grain, le fourrage, les outils, tout ces biens de la vie agricole qu'on met en les rangeant ainsi à l'abri des renards et des animaux rôdeurs. Depuis l'époque romaine perdure dans l'ouest de l'Espagne, et dans cette région seulement, cette trace de la vie agricole du monde romain antique qu'on a oublié d'abandonner...

Le torque est un collier porté par les Scythes et les Celtes, par les soldats romains et les adeptes du mouvement Hippie. Ce bijou est formé d'une épaisse tige métallique ronde, généralement terminée en boule à ses deux extrémités et plus ou moins travaillée ou ornée. Le musée régional de Lugo en Galice possède une des plus belles collection de torques en or au monde, certains anciens de 3000 ans et présentant une étonnante ressemblance avec le fond de l’objet appelé dans les usages occidentaux modernes, boîte de conserve - ce qui invite à un autre regard sur les dépots de détritus qu'on rencontre ici et là dans les campagnes du nord ouest de l'Espagne.


Reconstituer un torque celte



Belettes blanches de la St-Symphorien,
Annoncent que l'hiver est en chemin