Tres de majo
En peignant la fusillade à bout portant d'un homme sans nom, Goya, six ans après la répression par les troupes françaises de l'insurrection madrilène, témoigne de la cruauté des événements qu'on avait espérés porteurs de liberté et de progrès. A quoi Goya parvient-il encore à croire lorsqu'il travaille en 1814 au 3 mai 1808? Au plus profond du doute et de la désillusion, quelque chose lui permet-il d'imaginer la puissance phénoménale que prendra au fil du temps l'image à laquelle il donne corps ?

Chamaerops humilis
Ce palmier ne doit pas être confondu avec le vrai palmier doum, Hyphaene thebaica. Il orne les jardins méditerranéens aussi bien que ceux du littoral de l'Atlantique (Bretagne, Cornouailles…) où il est rustique. Les Grecs l'appelaient Phoenix chamaeriphes, ce qui signifie littéralement « palmier jeté à terre ».

Jardin des Simples
Le jardin botanique de Padoue, fondé en 1545, est le plus ancien jardin botanique universitaire du monde. Les plantes qui l'enrichissent proviennent du monde entier. La plante la plus ancienne du Jardin est aujourd’hui le palmier de saint Pierre (Chamaerops humilis) planté en 1585, appelé aussi palmier de Goethe.

Pendant que Goya se laissait envahir par les démons du doute et les sorcières de l'Histoire, Johann Wolfgang von Goethe méditait sous les grands arbres.
Au jardin botanique de Padoue il avait distingué Chamaerops humilis, se servant de son exemple pour exposer sa théorie de la métamorphose des plantes ; à Weimar, il dédia un poème au Ginkgo biloba.
L'Histoire a aussi retenu que Goethe, lors de ses promenades dans la campagne de Weimar en compagnie de son sécrétaire Eckermann, avait l'habitude de se reposer sous un chêne. Ce chêne, compris au siècle suivant dans l'enceinte du camp de concentration de Buchenwald (Forêt de hêtres), fut le seul arbre épargné par le déboisement en révérence pour le grand homme. De quelles pensées, souvenirs, espérances, l'arbre fut-il alors l'objet et le dépositaire, il n'en est permis un inventaire qu'imaginaire.
Le camp de Buchenwald hébergea à partir de 1937 des prisonniers politiques: sociaux-démocrates, communistes, syndicalistes, libéraux, démocrates, pacifistes, des prisonniers religieux catholiques et protestants, des revendicateurs, des objecteurs de conscience, des Témoins de Jéhovah, des criminels , des "réfractaires au travail": ceux qui avaient refusé à deux reprises une proposition d’emplois sans raisons valables ou qui avaient accepté un emploi et après une courte période avaient démissionné sans motifs valables : mendiants, sans-abri, alcooliques, vagabonds ; à Buchenwald furent enfermés aussi des homosexuels, des Juifs, des Roms, des prisonniers autrichiens. Il y eut dans le camp, prévu pour 8000 prisonniers, jusqu'à plus de 60 000 détenus.
Le chêne de Goethe fut détruit par un bombardement Allié.

Padoue

L'almanach est chose plus grave que ne le croient les esprits futiles.