Aux beaux jours d’avril, on ira volontiers faire une excursion au bord de la Loire. L’air y est doux, les lilas, les glycines, les roses, toutes les fleurs s’y déploient plus généreusement qu’ailleurs et nous plongent dans les jouissances de la vie aromale. On captera là les signes avant-coureurs de l’été.
Voici quelques impression recueillies auprès de nos meilleurs correspondants. (4 avis)

Charlie
Voici enfin la Loire, car ce n’est pas comme un lac ou comme la mer. De loin on ne voit rien et, même tout près. Pour avoir une certitude, il faut savoir qu’une chaussée sur quoi passe la route en tient les bords. il faut donc monter - changer de vitesse si l’on est en automobile. On voit luire l’eau volumineusement....

Julien
J’ai encore dans l’oreille le bruit espacé, plat et liquide, des avirons quand nous nous glissions en froissant les branches le long de ces marigots tapissés de vase ; un coin d’Amazonie ou de Louisiane s’embusquait là, intact, long d’une centaine de mètres à peine, mais suffisant pour l’imagination: elle y convoquait le modèle de ce mystérieux îlot qui dans Nord contre Sud sert de refuge et de prison aux sanguinaires jumeaux Texar.

Alberto
Des journaux envolés d’un banc traînent, rasent le sol à plat entièrement dépliés avec une grande vitesse, puis, juste où il faudrait, s’arrêtent, parent, se préparent, gesticulent, se démantibulent, virent, assènent. On dirait des pantalons sans corps qui feraient une joute. Mais l’un subitement se sauve, se dresse, enjambe le parapet puis s’envole et plane pour aller s’étendre avec délice sur l’eau le ventre renversé, juste au milieu de la Loire.
Il restera là indéfiniment, car le courant est très faible et, même s’il avance, le remou des piles le maintiendra à cet endroit.

Heinrich
Ce pont, qui n’est pas à la mode, conduit à une île de la Loire. Ce fleuve est ridicule à force d’îles : une île doit être une exception chez un fleuve bien appris ; mais, pour la Loire, l’île est de règle, de façon que le fleuve, toujours divisé en deux ou trois branches, manque d’eau partout.

En avril, le sureau doit fleurir,
Sinon, le paysan va souffrir