Almanach du Père Peinard
Nous voici à la riche saison des bécottages : les oiselets font leurs nids, se fichent en ménage à la bonne franquette et, pour s'embrasser, ne sont pas assez cruchons d'aller demander la permission à un pantouflard ceinturonné de tricolore, comme môssieur le maire, ni à un crasseux amas de graisse ensaché dans une soutane.
En attendant, à la campluche, on est moins serins : y a des andouillards moralistes qui nous vantent ce qu'ils appellent les «vertus champêtres», qui ne sont qu'une épaisse couche de préjugés.
Ces escargots, plus moules qu'une dizaine d'huîtres, n'ont jamais vu ni un village, ni un paysan, sans quoi ils sauraient qu'aux champs on est bougrement plus sans façons.
Quand vient la fenaison, filles et garçons se roulent dans les foins et, sans magnes, ils vont derrière les buissons, sous l'œil des oiseaux, faire la bête à deux dos.

Nous fêtons aujourd'hui l'anniversaire de René Pomerleau, mycologue et phytopathologiste né le 27 avril 1904. Après des travaux sur les caries des conifères, René Pomerleau s'intéresse à la symbiose des champignons avec les arbres et publie en 1951 son fameux Champignons de l'est du Canada et des États-Unis . René Pomerleau est également à l'origine de nombreux cercles de mycologie. Les mycologues lui doivent d'avoir éclairci le statut ambigu de l'amanite des césars québécoise, plus élancée et moins trapue que celle qui est connue en Europe et désormais rebaptisée Amanita Jacksonii. À peine un mois avant sa mort, âgé de 89 ans, René est le personnage principal du film La mycolade, où on le voit parcourir les sentiers de la forêt de Duchesnay, près de Québec, et s'attabler devant une récolte de morilles, de chanterelles et de fistulines. Ces scènes charmantes et d'une grande simplicité nous montre que la mycologie n'est pas réservée qu'aux scientifiques et qu'elle peut devenir une activité de loisir à la portée de tous.

Travaux de jardin
Potager.
Oeilletonner les pieds d'artichauts pour former de nouveaux plants ; étêter les premiers pois et fèves pour les avancer ; semer et planter toutes sortes de légumes: les premiers haricots en pleine terre, concombres, cornichons dans des potelets de terrain sur côtière, et des potirons de plusieurs espèces, céleri et cardons. Jardin d'agrément.
Tous les travaux doivent être terminés, les allées ratissées, les arbres et arbrisseaux nettoyés, les gazons fauchés, enfin toutes les plantes vivaces être en place et en pleine végétation ; il ne doit plus figurer en châssis et sur couches que des plantes équatoriales ou malades qu'il ne faudra mouiller qu'avec ménagement, et qui, sans cette chaleur, ne lèveraient pas ; sortir de l'orangerie les plantes les moins délicates : donner de l'air à celles qui restent en place dans la serre ; cesser le feu ; bouturer sous cloche et greffer.

Où sont les morilles ?

Si vous parlez trop fort, les champignons se cachent