Outre Manche
Le premier almanach anglais, The Sheperd's calendar, publié par Richard Pynson en 1497, est une traduction de l'un des tous premiers almanachs français, le Compost et calendrier des Bergers, paru en 1493.
A la Révolution, l'Almanach des Patriotes fut traduit en anglais et parut à Londres chez Ridgway en 1794 sous le titre The Patriot's Calendar, Countaining the English Almanach. Outre le calendrier anglais, l'almanach contenait le nouveau calendrier révolutionnaire français en v.o., accompagné de commentaires du traducteur (notamment pour de nouveaux termes comme "Sans-culottides") ainsi que la traduction par Fabre d'Eglantine du débat au parlement sur la réforme du calendrier, de la Déclaration des droits de l'Homme et des chants révolutionnaires français: Ca Ira, la Carmagnole, Le Chant civique et La Marseillaise. On trouvait en appendice les chants révolutionnaires en français ainsi que les partitions correspondantes. Le Patriot's Calendar de 1794 comportait aussi des contributions originales en anglais telles que deux Odes to Liberty par des auteurs inconnus.

Frenglish- retrouvez à partir de cette aimable traduction le mot ou l'expression que vous vous seriez peut-être grégairement contenté d'emprunter à l'Anglais
Garçon vacher, lointain ouest, fille de couverture, gars d'or, formidable étoile, pas de renard, évangile chanté, pétarelle, campage, trottinage, cuissette, donner de la trompe, mousse à cheveux, super sec, explosion de bébés, beignerie, boeuf rôti, pâte à mâcher, croustille, domocinéma, coconner, bavarderie, réunionette, gratuiciel, pourriel, Joyeux anniversaire.

Emprunté à Hebel
Un voyageur solitaire avait choisi pour destination la belle ville d'Amsterdam. Il s'émerveillait de la beauté et du confort des maisons qui défilaient sous ses yeux le long des canaux. Il en avisa une, aux grandes fenêtres à rebords magnifiques, toute décorée de tulipes dans des pots dorés, et demanda à un passant qui était l'heureux propriétaire de cette belle demeure. "Kannitverstan", lui fut-il répondu, par le passant qui l'informait ainsi qu'il ne comprenait pas sa langue. Et notre voyageur continua sa route en se disant que ce Kannitverstan avait bien de la chance d'être propriétaire d'une aussi belle maison. Il arriva bientôt au port et s'émerveilla cette fois de la splendeur des bateaux venus de tous les coins du monde. Il avisa le plus imposant, qui arrivait des Indes orientales, et il s'enquit auprès d'un matelot qui en sortait chargé de toutes sortes de marchandises, du nom de son propriétaire. "Kannitverstan", fut la réponse du matelot. Encore lui, se dit le voyageur, quelle chance a cet homme que le hasard place deux fois sur mon chemin, comme il doit être riche. Et il se laissa emporter dans une méditation mélancolique sur le pauvre sort que lui avait fait la vie en comparaison de ce monsieur Kannitverstan. C'est alors qu'il aperçut un long cortège funèbre suivi d'une foule richement vêtue. "De qui est-ce l'enterrement ?", demanda le voyageur à ceux qui fermaient la marche. "Kannitverstan" lui fut-il une fois de plus répondu. "Ca alors!, se dit le voyageur, la vie est pleine d'enseignement: il faut que trois fois je croise dans cette grande ville ce Monsieur Kannitverstan qui semble se trouver sur mon chemin pour me faire méditer sur la vanité des biens de ce monde."
Et notre ami, se félicitant d'être pauvre mais en vie, entra dans une auberge où il dîna de bon appétit en méditant sur cette étonnante aventure.

Almanach d'Eric