La fête de la saint Jean, traditionnellement accompagnée de grands feux, a lieu le 24 juin, date symbolique du solstice d'été.
Cette date a été fêtée de tous temps. En Syrie et en Phénicie, en Chine, en Turquie, dans les rites vaudous, chez les Incas...

En Bretagne

Dès la veille de le Saint-Jean, on voit des troupes d'enfants vêtus de hoquetons aller de porte en porte, quêtant une assiette à la main : ce sont les pauvres qui envoient ainsi leurs enfants mendier de quoi allumer un feu « en l'honneur de monsieur saint Jean. » Vers le soir, on aperçoit, sur quelque rocher élevé, au haut de quelque montagne, un feu qui brille ; puis un second, un troisième... De loin, on entend une musique, mélangée de sons métalliques et de vibrations d'harmonica qu'obtiennent les enfants en caressant du doigt un jonc fixé aux deux parois d'une bassine de cuivre pleine d'eau et de morceaux de fer ; les conques des pâtres se répondent de vallée en vallée ; les voix des paysans chantent des noëls aux pieds des calvaires ; les jeunes filles, parées de leurs habits de fête, accourent pour danser autour des feux ; si elles en visitent neuf, elle se marieront dans l'année. Les paysans conduisent leurs troupeaux pour les faire sauter par dessus le brasier sacré, afin de les préserver de maladie.
A Saint-Jean-du-Doigt (Finistère), un ange descend, un flambeau à la main, du sommet de la tour de l’église, enflamme le bûcher, puis s'envole et disparaît dans les aiguilles tailladées du clocher.
A Brest, vers le soir, trois à quatre mille personnes - enfants, ouvriers, matelots - courent en portant à la main une torche de goudron enflammée. Au milieu des ténèbres de la nuit, on aperçoit des milliers de lumières agitées par des mains invisibles qui courent en sautillant, tournent en cercle, scintillent, et décrivent dans l'air mille capricieuses arabesques de feu : parfois, cent torches s'élèvent en même temps vers le ciel, et retombent en secouant une grêle de braie enflammée, qui grésille comme une pluie d'étoiles.

En Poitou, on entoure d'un bourrelet de paille une roue de charrette ; on allume le bourrelet avec un cierge bénit, puis on promène la roue enflammée à travers les campagnes du pays. Cette roue qui brûle est une image du disque du soleil, dont le passage féconde les terres.

Le long de la Loire, les mariniers allument des feux de joie, sur lesquels ils font une matelotte.

Partout dans les communes, un bûcher de bois d'une dizaine de mètres de haut est construit pour être brûlé le soir de la fête, notamment dans le sud de l'Alsace, où le célèbre bûcher (fackel) de Bourbach-le-Bas monte à 18 mètres de haut.

En Belgique, au Canada, un feu monté grâce aux récoltes de bois des enfants s'allume dans chaque quartier. Ce feu est accompagné d'un coq en cage et d'un concours de chant. Le premier prix: le coq vivant.

A Tulle, c'est la fête de la Lunade: en 1348, alors que la peste ravageait le pays, un moine avait organisé une procession la veille de la Saint-Jean et la peste avait disparu. Depuis, chaque 23 juin les Tullistes défilent en procession au clair de lune, en souvenir de ce miracle.

Encore une histoire ?
Ils étaient trois frères amoureux de la même fille, chacun désirait l’épouser, aucun ne voulait céder. Ils n’avaient plus qu’à devenir ermites. Alban et Guiral s’installèrent chacun au sommet d’une colline et Sulpice dans le fond de la vallée du Trévézel. Avant de se séparer ils promirent de se donner des nouvelles chaque année en allumant chacun son tour un grand feu la veille de la saint Jean. Ils sauraient ainsi si les autres étaient toujours en vie.

Et à Stonehenge...

Qui en juin se porte bien, au temps chaud ne craindra rien.