La fête de Gervaise tombait le 19 juin. Les jours de fête, chez les Coupeau, on mettait les petits plats dans les grands ; c'étaient des noces dont on sortait ronds comme des balles, le ventre plein pour la semaine. Il y avait un nettoyage général de la monnaie. Dès qu'on avait quatre sous, dans le ménage, on les bouffait. On inventait des saints sur l'almanach, histoire de se donner des prétextes de gueuletons. Virginie approuvait joliment Gervaise de se fourrer de bons morceaux sous le nez. Lorsqu'on a un homme qui boit tout, n'est-ce pas ? c'est pain bénit de ne pas laisser la maison, s'en aller en liquides et de se garnir d'abord l'estomac. Puisque l'argent filait quand même, autant valait-il faire gagner au boucher qu'au marchand de vin. Et Gervaise, agourmandie, s'abandonnait à cette excuse. Tant pis ! ça venait de Coupeau, s'ils n'économisaient plus un rouge liard. Elle avait encore engraissé, elle boitait davantage, parce que sa jambe, qui s'enflait de graisse, semblait se raccourcir à mesure.

LA BÊTE
Au XVIIIème siècle, le Gévaudan fut troublé par l’apparition d’une bête mystérieuse qui dévora en trois ans une cinquantaine de personnes. La "Bête" officiellement occise sous la forme d’un grand loup abattu par le porte-arquebuse du roi, François Antoine, avait été naturalisée et déposée au Cabinet du Roi en 1765. Cependant elle dévora encore six personnes en 1766 et dix-huit durant les six premiers mois de 1767 malgré de harcelantes battues qui comptèrent jusqu'à trente mille personnes.
Le 19 juin 1767, au cours d'une chasse dans les bois de la Ténazeyre, un dénommé Jean Chastel, du hameau de la Besseyre-Saint-Mary, que certains disaient étrange et soupçonnaient de sorcellerie, abat un animal ressemblant à un loup d'une taille très importante. A compter de cette date les agressions mystérieuses qui semaient depuis des années la terreur dans le Gévaudan cessèrent.

A propos d’une autre présence étrange. Réponses aux questions de Fantômette
- N’y avait-il pas de fenêtre dans ce salon par où l’homme au blouson a pu entrer et sortir ? - Qu’est-ce que cela changerait ? - Est-on d’ailleurs certains qu’il s’agisse d’un homme ? - Non. - A-t-on vérifié la taille du blouson ? - Oui. - L’appartement est-il en rez de chaussée ou à l’étage ? - A l’étage. - Et si oui, à quel étage ? - Au premier étage. - Qu’a déclaré exactement l’ami venu arroser les plantes ? - “Peut-être le mystérieux visiteur était-il là le jour où je suis venu arroser les plantes. J’ai passé environ une demi-heure dans l’appartement. Il a pu se cacher dans une autre pièce jusqu’à mon départ ; puis, effrayé par ma présence inattendue, il aura pris la fuite en oubliant son blouson.” - Est-il certain qu’il soit fiable ? - "Oui, je suis tout-à-fait fiable." - N’a-t-il pas manigancé l’histoire du blouson ? - "Pardon ?" - Est-il possible que l’ami et le (ou la) propriétaire du blouson soient de mèche ? - Et puis quoi encore ! - Et dans quel but ? - Celui-de vous intriguer, ma chère Fantômette. - L’ami et le blouson ne font-ils pas une seule et même personne? - L’ami ne porte jamais de blouson mais de très élégantes vestes toujours coupées par le même tailleur. - Quelqu'un a-t-il été dérobé quelque chose dans l'appartement? - La propriétaire a cru qu’on lui avait dérobé Mille Plateaux de Gilles Deleuze et Félix Guattari, puis elle les a retrouvés tous les mille. - Pourquoi la propriétaire de l’appartement a-t-elle laissé passer tant de temps avant de remarquer la présence du blouson noir ? - Parce qu’elle est confiante et distraite. - Est-elle elle même une fumeuse? - Cela dépend. - A-t-elle résisté à allumer une des Lucky Strike pour réfléchir à toute cette histoire fumante, - le paquet de Lucky Strike a disparu - ou à mâcher un des chewing-gums Hollywood pour ruminer le mystère ? - Une petite fille qui passait par là en a mangé deux, elle est toujours vivante. - Est-il possible qu’elle ait tout inventé ? - Qui ? - Que sa vie soit un roman ? - Peut-être.

Tout un monde

Le printemps s'en va
Regardant la mer
Les petits du corbeau