En bref il tomba prodigieuse quantité d’eau et tout en fut rafraîchi et la récolte s’en trouva bien d’autant, jacoit que les clairvoyants prétendent qu’après vent et eau vient le feu, selon une pronostication de l’almanach Malachie (et je me suis laissé dire que monsieur Russel a écrit un oracle prophétique du même tonneau tiré de l’hindoustani pour sa Gazette du Fermier).

C’est aujourd’hui, seizième jour de juin, qu’éternellement déambuleront dans les rues, les cafés et sur les plages des environs de Dublin les personnages d’Ulysse de Joyce.

Eléments recueillis ces derniers jours pour une célébration almanachienne de Bloom’s day:
- Une émission de radio où les éditeurs Virginia et Leonard Woolf expliquent qu’ils ont sérieusement songé à publier Ulysse, ce merveilleux roman de James Joyce. Mais cette tâche leur aurait pris toute une vie et Virgina Woolf devait elle-même se consacrer à sa vocation d’écrivain.
- Vous l’avez lu? demande la professeur d’histoire de l’art à l’élève qui a posé le volume d’Ulysse sur sa table. Moi je n’ai jamais réussi à le lire en entier, déclare la professeure avec une assurance mollybloomienne. Il est sur ma table de nuit, depuis des mois. C’est comme la Divine Comédie. Je me demande qui lit vraiment ces livres...
- Les sources d’informations disent que l’Irlande a voté jeudi dernier contre le traité de Lisbonne qui énonçait les dernières conditions de fonctionnement des 27 pays de l’Europe. On voit sur les images des gens de Dublin qui font la fête un verre de Guinness à la main.

Résumé du livre
Nous avons aussi procédé, pour l’utilité du lecteur, à une petite collecte d’oiseaux au fil des mille pages d’Ulysse : mouettes, hirondelles, pigeons, colombes, corbeaux, Phoenix, aigles, canards, poules, hirondelles circulent à même le livre parallèlement aux piétons et déambuleurs de tous poils, personnages principaux, secondaires et secondaires principaux, endossant sans protester le rôle de symboles et d’allusions coquines.
Ainsi page 63, Stephen Dedalus longe la grève de Sandymount en ruminant des pensées sombres. Il croise un couple avec un chien qui renifle à droite, à gauche, soudain détale comme un lièvre, oreilles baissées, pourchassant l’ombre d’une mouette rasant l’eau. Le soir, au-dessus de la même plage et plongé dans des rêveries d’un autre ordre, Leopold Bloom se demande si les êtres ailés qui le frôlent en faisant Chch Chch sont des chauve-souris ou plutôt des hirondelles. Il laisse un moment sa pensée accompagner les oiseaux: Les oiseaux non plus on ne peut jamais comprendre ce qu’ils racontent. Comme nos papotages. Et elle dit et il dit. Quel courage ils ont pour traverser l’océan dans un sens puis dans l’autre. Doit en tomber des tas dans les tempêtes. A la page deux-cent-quatre-vingt-deux, un marin unijambiste s’arrête sous une fenêtre derrière laquelle on entend le sifflotement d’un oiseau gai et charmant qui se poursuit pendant quelques mesures et cesse. Une femme en petite tenue lance au marin mendiant une pièce qui tombe sur le trottoir. A peu près au même moment deux voitures de touristes passent lentement. Visages pâles. Les regards vont de Trinity à la colonnade aveugle de la banque d’Irlande où les pigeons roucoulent. p. 475, une pensée pour le petit carari riri qui sortait de sa petite maison pour donner l’heure. p. 562, au moment où dans une taverne nocturne les veilleurs mettent la main sur l’épaule de Bloom qui est très saoul, Un vol de mouettes, de pétrels des tempêtes, s’élève affamé de la vase de la Liffey avec des petits sablés dans le bec. Les oiseaux font Got gate gablés gato...

Pour vous y rendre

Avec qui Leopolod Bloom a-t-il voyagé?

Avec? Sinbad le Saleur et Tinbad le Tailleur et Ginbad le Geôlier et Bimbad le Baleinier et Clinbad le Cloueur et Linbad le Loupeur et Equinbad l’Ecopeur et Pinbad le Pailleur et Rinbad le Railleur et Grinbad le Grêleur, et Dinbad le Daubeur et Linbad le Kaïleur et Vinbad le Quaïleur et Linbad le Laïleur et Xinbad le Phtailleur et Almbad l’Almanacoeur.