Le premier ordinateur, l'Eniac des années 40, pesait trente tonnes. Le monstre occupait un étage entier de salles frigorifiées d'un grand bâtiment de Philadelphie ; on le programmait en recâblant directement les circuits sur une sorte de panneau inspiré des standards téléphoniques. Dans les années 50, sa descendance, nourrie de cartes perforées, crachait des listings dans un crépitement d'enfer. Le câblage s'était replié à l'intérieur de la machine. Puis le code binaire à son tour reflua. Le vieil Eniac est aujourd'hui conservé sur le site de sa création, à l'université de Pennsylvanie fondée en 1740 par Benjamin Franklin auteur par ailleurs du célèbre Almanach du bonhomme Richard

Le sage de Philadelphie
(librement adapté du portrait de Benjamin Franklin, publié par le Harris' Farmer's Almanac de 2006 (for Farmers, Planters, Merchants, Laborers and Gentle Country Folk))
Fils d'un marchand de chandelles et de savons endetté, Ben Franklin dut se mettre au travail très jeune et apprit le métier d'imprimeur.
Patriote, travailleur, Ben est l'exemple même du self made man prôné par l'idéologie américaine. Il fut, avec Jefferson et John Adams le rédacteur de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis.
Ben Franklin était horrifié de voir ses semblables toujours prêts à boire et à dépenser leur argent sans prévoir les jours difficiles. Son sens aigü de l'économie transparaît dans son fameux Almanach du bonhomme Richard, ouvrage édifiant plein de bons conseils moraux et pratiques dispensés au peuple. Se coucher tôt, se lever tôt, rend un homme frais, dispos et sage, se plaisait-il à répéter. Ben n'en appréciait pas moins les plaisirs de la vie: un bon repas, un bon verre de vin, la compagnie de ses amis.
Scientifique, diplomate, inventeur, éditeur, entrepreneur, patriote, penseur, Benjamin Franklin fut l'Américain le plus accompli de son époque.

Israël Potter rencontre le faiseur d'almanach
Enveloppé d'une robe de chambre somptueuse - cadeau extravagant d'une marchesa de ses admiratrices - curieusement brodée de signes algébriques comme une robe de magicien, avec, sur la ruche qu'était sa tête, une calotte de satin noir, l'homme grave était assis à une table immense à pieds de griffon, ronde comme le zodiaque. Elle était couverte d'imprimés, de dossiers, de rouleaux de manuscrits, de fragments de modèles étranges en bois et en métal, de brochures d'aspect bizarres en diverses langues, et de livres de toutes sortes...

Mieux connaître Eniac

Petit brouillard, l'eau pour plus tard.