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Alfred Jarry possédait une bicyclette Clément Luxe 96 Course sur piste achetée pour 525 francs en novembre 1896 à monsieur Jules Trochon de Laval. Cette bicylette ne fut jamais payée, malgré plusieurs sommations d'huissiers. Plus de 10 ans après, et 6 mois avant la mort de Jarry, Trochon réclamait toujours son dû.

Dada Siegt
Pour l'Almanach qui accompagne les premières manifestations du mouvement Dada, Tristan Tzara rédigea, sous le titre de Chroniques zurichoises une vingtaine de pages qui comptent parmi les plus virevoltantes de l'histoire du mouvement. La recension des brouhahesques soirées dadas y est donnée sur un mode effréné et synthétique, accentué par la composition typographique, la succession des faits étant résumée à quelques substantifs télégraphiques. L'insertion des cartouches, comme de petites annonces publicitaires, confère à l'ensemble une manière de nouveau journalisme enthousiaste ou de prose nouvelle enrichie des dernières ressources poétiques simultanéistes.

De notre envoyé spécial
Nous abrégerons le récit de la course elle-même, racontée tout au long dans des ouvrages spéciaux, et exposée par la sculpture et la peinture dans des monuments « ad hoc » :
Dans la côte assez dure du Golgotha, il y a quatorze virages. C'est au troisième que Jésus ramassa la première pelle. Sa mère, aux tribunes, s'alarma.
Le bon entraîneur Simon de Cyrène, de qui la fonction eût été, sans l'accident des épines, de le « tirer » et lui couper le vent, porta sa machine.
Jésus, quoique ne portant rien, transpira. Il n'est pas certain qu'une spectatrice lui essuya le visage, mais il est exact que la reporteresse Véronique, de son kodak, prit un instantané.
La seconde pelle eut lieu au septième virage, sur du pavé gras. Jésus dérapa pour la troisième fois, sur un rail, au onzième.
Les demi-mondaines d'Israël agitaient leurs mouchoirs au huitième.
Le déplorable accident que l'on sait se place au douzième virage. Jésus était à ce moment dead-head avec les deux larrons. On sait aussi qu'il continua la course en aviateur... mais ceci sort de notre sujet.

Avis culinaires
Le poisson ne doit jamais être cuit dans du fer, ou dans des vases de fonte ou de fer-blanc, ni coupé avec un instrument d'acier.
Une viande marinée doit être placée dans de la faïence ou du grès, jamais dans de la terre vernissée.
Tout aliment vinaigré ou mariné dans le vinaigre doit être accommodé dans de la faïence, ou l'argent, et non pas dans un vase de cuivre rouge, étamé ou en fer-blanc, ce qui arrive le plus ordinairement.
Les oiseaux doivent, pour être conservés, avoir les yeux, la peau du bec et de la gorge arrachés. On doit avoir grand soin de reboucher avec du papier gris toutes les ouvertures naturelles ou celles qui auraient été faites pour vider l'animal. On doit employer les mêmes précautions pour toute espèce de gibier.
Les poissons de prix que l'on veut conserver doivent être placés dans une poissonnière, sur un lit de persil, et arrosés de vin fort ; on ajoute un quart de vinaigre si le vin n'est pas capiteux. Ce procédé est préférable à la salaison, qui n'a lieu que très-inégalement.

Il fête aujourd'hui ses 40 ans.

Petit mulet que l'on conduit par les oreilles et que l'on fait avancer en le bourrant de coups de pied.
(La bicyclette)